Aujourd'hui, les laboratoires se regroupent et créent des plateaux techniques parachevant ainsi la mutation irréversible de la biologie du XXè siècle.
L'analytique se retrouve coincé entre le pré-analytique et un post-analytique aux contours flous. Il n'existe d'ailleurs quasiment plus, réduit à quelques chiffres alignés dans un dossier de validation. Qui se soucie encore de la composition des réactifs? De la spécificité d'un anticorps? PLUS GRAND MONDE !!
Ce qui compte aujourd'hui aux yeux de nos biologistes, c'est que l'automate reste connecté au SIL et qu'il n'y ait pas de bugs durant le week-end parce que la hotline du fournisseur de SIL décentralisé dans je ne sais quel pays ?, ne répondra pas.
Petit test au passage pour messieurs les biologistes :
Comment avez-vous choisi votre méthode de dosage de la vitamine D?
Est-ce sur conseil de l'ingénieur commercial lors de sa visite, qui vous a assuré un temps de rendu rapide avec un coût au test minimal , et que de toutes les manières, les méthodes se valent toutes (sauf celle du concurrent direct qui aurait subi une alerte de FDA...)? La biologie médicale que nous pratiquons tous les jours et sur laquelle repose 70% des décisions médicales s'effiloche au profit d'une POST-BIOLOGIE
qui sera de plus en plus numérique, mobile, complexe, connectée et surtout proche du principal concerné... le patient. Elle sera une des applications santé du Web 3D dont une des définitions est "l'internet des objets"
Allons plus loin :
Plusieur millions de diabétiques prennent leur glycémie sur leur portable connecté à un centre (de diabétologie? du fournisseur? de l'association des diabétique? peu importe...), ils s'échangent leurs résultats sur Twitter demandant conseils et avis. Ils peuvent s'alerter, se féliciter, s'encourager s'en remettant à la sagesse de la communauté. Une équipe d'épidémiologistes peut recueillir en direct et exploiter les centaines de millions de glycémies du réseau pour en tirer plus d'informations que n'importe quel essai clinique ou privé, fût-il méthodologiquement parfait.
Des dizaines de milliers de femmes enceintes pourront surveiller leurs urines en déposant quelques gouttes sur une sonde à usage unique reliée à leur Androïd, ECBU et protéinurie seront réalisées dans la minute.Idem pour la sérologie mensuelle de la toxoplasmose faite sur une goutte de sang capillaire. Utopie? Non, POST-BIOLOGIE. Les outils sont là. Hérésie me direz-vous? Non, POST-BIOLOGIE. La demande est là.
Au moins 2 milliards de personnes n'ont pas de laboratoires au coin de leur rue, mais ils auront bientôt tous un portable.L'OMS l'a bien compris puisqu'elle finance des projets de m-health. Alors, bientôt plus de laboratoires de biologie médicale? Se seront-ils regroupés pour rien? Non, ils seront remplacés par des laboratoires de POST-BIOLOGIE, chargés d'explorer des données plus complexes. La bonne question n'est pas : qu'est ce qu'ils feront? mais quand est-ce qu'ils le feront?
Messieurs les biologistes, je suis désolée de vous dire que vous avez fait tous ces regroupements pour rien,vous allez devoir vous reformer dans le métabolomique, transcriptomique et autres omiques, et je souhaite beaucoup de courage à mes collègues de travail connus et inconnus qui vous suivront dans cet avenir des plus incertains.... moi d'ici là, je vous aurez tiré ma révérence...
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