BIOMNIS :
La société BIOMNIS est créée en 2008 par le rachat des laboratoires Marcel Mérieux à Lyon et LCL (laboratoire Claude Lévy) à Paris par le fond Duke Street. Présent en Irlande avec le laboratoire Claymon, en novembre 2010, BIOMNIS dépense 3 millions d'euros pour acquérir l'irlandais Lablink. Depuis 2010, BIOMNIS s'implante en Grande-Bretagne : son président déclare que "la privatisation de la santé en Grande Bretagne va ouvrir de nouveaux marchés. En Irlande, un pays similaire, 5% de la biologie relève déjà du secteur privé. Dès qu'un appel d'offres est lancé, nous sommes présents". En mai 2011, BIOMNIS annonce un accord de financement de 150 millions d'euros conclu avec Axa Private Equity, le fond de capital investissement de l'assureur français. Ce dernier n'entre pour autant pas au capital de BIOMNIS qui demeure la propriété à 80 % de Duke Street et à 20 % par un consortium associant le syndicat des biologistes bretons et le management de l'entreprise. BIOMNIS a sollicité en 2013 une procédure de sauvegarde auprès du Tribunal de Commerce de Lyon, la sortie de son investisseur n'a pas été possible. Il est clair que le poids de la dette consécutive au LBO ( montage juridico-financier de rachat d'entreprise) est le facteur déterminant des problèmes de BIOMNIS qui se traduisent par 72 licenciements ad minima.En juillet 2014, son directeur général exécutif déclarait que :"fin 2012, BIOMNIS allait dans le mur, aujourd'hui elle est sur les rails" grâce à une restructuration de la dette de 130 millions d'euros. BIOMNIS détient 55 % des parts de marché de l'analyse spécialisée devant CERBA. Elle réalise 40000 analyses par jour pour un chiffre d'affaires en 2013 de 257 millions d'euros.
CERBA :
CERBA est détenu à 75 % par le fond PAI Partners. PAI était à l'origine, Paribas Affaires Industrielles.
Il est aujourd'hui l'un des principaux acteurs de private equity en Europe et le leader en France. L'activité d'investissement de PAI Partners consiste à prendre le contrôle de sociétés dans le cadre d'opérations à effet de levier (LBO). Il investit dans la grand distribution, les biens industriels, les services aux entreprises, les biens de consommation et la santé. Dans ce dernier secteur, PAI a réalisé le LBO d'Ipsen et de Ceva. Il a aussi contribué au développement de Cepa en tant qu'actionnaire majoritaire, ainsi qu'Alphamed (hôpitaux privés) et de Jouan (Bio-instrument). PAI a mené l'acquisition en 2007 de CERBA european labo(CEL), le leader français de la pathologie clinique.
CEL réussit régulièrement à renouveler son tour de table. Jusque là, plus de la moitié de son chiffre d'affaire était lié à son activité historique de laboratoire spécialisé, ce qui en faisait un acteur atypique.
Son implication croissante dans le laboratoire du premier recours commence à générer des conflits. Au Luxembourg, CERBA est en procès avec son principal partenaire qui l'accuse de "pilage de liquidités de Ketterhill/LLAM SA". Le docteur Dourson, ancien dirigeant de Ketterhill au Luxembourg dégage parmi les divergences qui l'oppose à CEL " son approche entrepreneuriale orientée vers le long terme, qui s'est révélé incompatible avec l'approche ultra financière de court terme du groupe français, piloté par un private equity"
En France , CEL se positionne comme un fournisseur des laboratoires pour l'analyse spécialisée et comme un laboratoire de premier recours. Ce double positionnement est contradictoire et risque à terme de menacer une partie de son chiffre d'affaire. La stratégie est donc de rechercher à compenser, par des achats de laboratoires de premier recours, la perte attendue d'une partie de son CA sur les analyses spécialisées.
CERBA est donc très actif sur le marché et a levé des capitaux en conséquence. Des obstacles au rachat des laboratoires dus à la réglementation viendraient menacer ce plan.
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