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mardi 31 janvier 2017

INAPTITUDE DES SALARIES AU 1ER JANVIER 2017


Pour réduire les contentieux, la loi Travail simplifie la procédure de licenciement pour inaptitude, ainsi que la recherche de solutions d’adaptation de poste ou de reclassements. Le nouveau cadre est en vigueur depuis le 1er janvier.
par Rozenn Le Saint  18/01/2017 

Inaptitude des salariés :  le régime s'assouplit
© Xavier Gorce
Jusqu’à présent, dans les  faits, une déclaration  d’inaptitude aboutissait  au licenciement dans 95 % des  cas. La procédure était particulièrement  complexe. Le but de  la réforme n’est pas tant de diminuer le nombre de licenciements  pour inaptitude, mais au moins d’alléger la déclaration. 
Litiges. Pour éviter les litiges, l’article  102 de la loi Travail simplifie  donc cette procédure. L’employeur pourra rompre le  CDI ou résilier le CDD d’un salarié  déclaré inapte s’il justifie de son impossibilité à proposer un emploi, du refus par le salarié de  l’emploi proposé ou si, dans l’avis du médecin du travail, figure la mention expresse que «tout maintien du salarié dans un emploi serait  gravement préjudiciable à sa santé ou que son état de santé  fait obstacle à tout reclassement dans un emploi».
Dans ce dernier cas, « l’employeur n’a ni plus ni  moins de devoirs de reclassement  en cas d’inaptitude. Simplement, la loi l’exonère de rechercher un  reclassement en cas de risques psychosociaux, notamment», traduit  Fabrice Locher, directeur adjoint  de l’ACMS, service interentreprises  de santé au travail francilien. 
Lors des débats sur la loi Travail,  les professionnels de la santé au  travail craignaient la suppression  de la visite de reprise après un  arrêt maladie de plus de trente  jours : elle est finalement maintenue.  À son issue, le médecin  du travail établira s’il est nécessaire  d’aménager ou d’adapter  son poste ou encore, de reclasser  le salarié. Il ne délivrera plus  d’avis d’aptitude à proprement  parler : le salarié est présumé  apte au service, sauf si un avis  d’inaptitude est émis. À la place,  des recommandations sur l’avenir  du salarié dans l’entreprise seront  émises. 
Étude de poste. À compter du 1er janvier 2017,  un membre de l’équipe pluridisciplinaire  du service de santé au  travail doit donc dans ce cas avoir  réalisé une étude de poste et  échangé à ce sujet avec le salarié  et l’employeur. Le nouveau texte  permet au médecin ou à un membre  de son équipe de proposer  directement des mesures d’aménagement  du poste de travail :  par exemple, l’achat d’un siège  ergonomique, ou encore l’adaptation  des tâches à accomplir aux  capacités du salarié, notamment. 
Pour autant, la responsabilité des  propositions de postes de reclassement reste du ressort de l’employeur, dont la recherche est  orientée en fonction des indications  des professionnels de santé  au travail. Si à l’issue de ces échanges, le  médecin du travail constate  qu’aucune mesure d’aménagement, d’adaptation ou de transformation  du poste de travail n’est possible et que l’état de  santé du travailleur justifie un  changement de poste, l’inaptitude  peut être constatée, après une  seule visite.
Le délai de quinze jours précédemment obligatoire  entre les deux visites étant source de contentieux – nullité du licenciement  prononcé après une seule visite ou en cas de non-respect du délai de deux semaines entre les deux visites – la procédure est simplifiée, comme l’avaient demandé les médecins  du travail.
«Je ne vois pas en quoi la situation pouvait évoluer en  quinze jours. Une seule visite suffit, cela relève du bon sens», estime également Jean-Paul Charlez, président de l’ANDRH. Au final, les licenciements pour inaptitude pourront être déclarés plus rapidement, et en même  temps, la procédure forcera les échanges du médecin du travail avec l’employeur et les salariés. Cela sonne la fin des avis d’inaptitude  succincts, qui obligeaient la direction à revenir vers le médecin du travail pour obtenir des compléments d’informations. 
«L’idée est de supprimer l’étape  d’aller-retour pour les employeurs qui devront présenter les postes  envisagés pour le reclassement», estime Marion Ayadi, avocat associé  au cabinet Raphaël Avocats. « Jusqu’à présent, 60% des avis d’inaptitude se faisaient sans étude de poste », constate par ailleurs Jacques Darmon, médecin  du travail à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, à Paris. 
Consultation  des délégués  du personnel. Autre nouveauté de la loi, l’employeur devra consulter les délégués  du personnel au sujet des  offres de reclassement en cas  d’inaptitude. Auparavant, c’était  seulement le cas quand l’inaptitude  était d’origine professionnelle. Cette origine, parfois difficile  à faire reconnaître, n’est  plus prise en compte pour déterminer si la saisine des DP est nécessaire  ou non.
De la même façon, l’employeur devra dans tous  les cas exposer au salarié par  écrit les raisons pour lesquelles  un reclassement est jugé impossible,  qu’il souffre d’une maladie  d’origine professionnelle ou non. 
Idem, la loi prévoit que le médecin  du travail puisse formuler des indications sur l’aptitude du salarié  à bénéficier d’une formation le préparant à occuper un poste adapté, que l’inaptitude soit d’origine professionnelle, comme  c’était déjà le cas auparavant, ou  non professionnelle. «Cela unifie  et simplifie la procédure», traduit  Philippe Rogez, avocat associé  au cabinet Raphaël Avocats. La  distinction de l’origine de la pathologie  n’a plus lieu d’être, seul  l’état du salarié compte afin d’éviter  de multiplier les différentes  procédures et de simplifier la démarche  de reclassement.

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