De la première chaîne d'analyse, qui permettait tout juste de réaliser quelques dizaines d'analyses par jour, la biologie médicale est passée, en quelques années, à des plateaux techniques totalement automatisés et pilotés par informatique capables de traiter de 1.000 à 10.000 dossiers par jour pour les plus importants.
Le métier de technicien de laboratoire a suivi les changements techniques imposés par 'évolution des sciences.
La disparition de nombreux petits laboratoires indépendants (quelques 500 sites de traitement des prélèvements ont ainsi disparu entre 2012 et 2014) nous fait interroger sur les répercussions engendrées sur les organisations des laboratoires et les pratiques professionnelles des techniciens de laboratoire ainsi que sur le devenir de leur métier. Pourtant aujourd'hui, les groupes leaders que sont Labco, Cerba, Biomnis, Novescia, Unilabs, Bio-Access ou autres, ne représentent encore qu'un quart du marché chiffré à 4.3 milliards de dollars ( hors milieux hospitaliers), soit presque autant ques les petites structures. Mais le mouvement de concentration n'est pas encore terminé!!!
La multiplication des analyses de biologie et la robotisation ont généré des transformations majeures de l'activité des laboratoires redéfinies selon de nouveaux critères de technicité, de responsabilité biologiques mais aussi de pénibilité des conditions de travail. Tous ces facteurs sont autant de points à prendre en compte lors de la réorganisation des laboratoires,malheureusement bon nombres de biologistes sous les ordres de financiers n'en ont que faire!!!!
Les techniciens, par l'intérêt à s'investir à de nouveaux savoir-faire ont une augmentation de stress et d'épuisement physique créant une nouvelle forme de pénibilité au travail.
L'automatisation apparaît être un véritable gain de temps dans la réalisation des tâches répétitives de l'analyse médicale, d'une part grâce à la capacité de traitement toujours plus élevée des chaînes robotisées ( et oui!!! elles existent!!!) et d'autre part par la mécanisation des gestes standardisés. Le technicien reste aux yeux des biologistes et de leurs financiers un "presse-bouton" assujetti à un robot.
L'importante technicité et la somme des connaissances à acquérir pour la gestion de ces chaînes d'analyses, ont entraîné la création des postes de référents et d'ingénieurs. Le poste de référent est un intermédiaire entre le technicien et l'ingénieur mais également avec les biologistes.
L'automatisation a aussi apporté une nouvelle forme de pénibilité au quotidien, le bruit, le stress lié aux pannes, les tensions dues au rendu rapide des résultats et les pressions exercées par la hiérarchie médicale, sont des conséquences plutôt défavorables aux nouvelles pratiques professionnelles, surtout qu'il est prévu encore la suppression d'au moins 400 sites au cours des 3 prochaines années pour aboutir à environ 800 plateaux techniques en 2017. Et cela dans un contexte de faible croissance du marché, les biologistes ayant signé avec les pouvoirs publics un plan sur 3 ans qui limite à 0.25 % la hausse de leur chiffre d'affaires sur la période de 2014-2018. Vous comprendrez pourquoi à ce jour, dans les laboratoires de biologie médicale il y a autant de ruptures conventionnelles, nos employeurs préfèrent licencier pour faire du bénéfice sur notre dos!!!
Les techniciens de laboratoires de biologie médicale ont gagné des responsabilités nouvelles sans être payés plus mais continuent à avoir un fort besoin de reconnaissance individuelle et collective méconnue de leurs employeurs!!!
C'est si difficile de nous le dire????????
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