HIERARCHIE DES NORMES.
ACCORD DE MAINTIEN DANS L'EMPLOI: la durée de ces accords pourra être reportée de 2 à 5 ans.
En cas de refus du salarié, son licenciement ne sera plus "économique".
L'accord pourra prévoir "les conditions et modalités selon lesquelles il peut être suspendu(...) en cas d'amélioration de la situation économique de l'entreprise".
NEGOCIATIONS COLLECTIVES : toutes les NAO sont regroupées en 3 temps. Des représentants du personnel et des salariés mandatés par les syndicats peuvent négocier des accords collectifs en cas d'absence de délégués syndicaux.
Les accords, signés par des élus mandatés, n'ont plus à être validés par une commission paritaire de branche.
MISSION COMBREXELLE : "donner plus de place au dialogue social de terrain", "élargir la place de l'accord collectif dans le Code du travail".
La lettre de mission rédigée par Manuel Valls et confiée à M. Combrexelle vise clairement à supprimer le principe de faveur pour permettre à des accords d'entreprise de se substituer à l'ordre public social défini par le Code du travail, les conventions collectives, etc...
Pour Jean Claude Mailly : "l'accord collectif n'a pas à s'imposer au contrat de travail. La dérogation à ce principe ne me dérange pas si elle est meilleure pour les salariés, mais c'est rarement le cas!"
Luc Fialletout : C’est la troisième étude du genre que nous réalisons. Nous avons utilisé une base de données constituée des cent derniers dossiers de cession de laboratoires que nous avons étudiés et dont nous avons accepté le financement. Cela ne concerne que les transactions entre opérateurs libéraux : les acquisitions des grands groupes financiers ne sont pas comptabilisées dans ces moyennes. Notre travail consiste en effet à réaliser une série d’analyses financières approfondies pour déterminer si nous accordons ou pas nos financements, tant du côté des acquéreurs que des laboratoires cédés. À partir de ces analyses, nous avons isolé les éléments-clés qui nourrissent l’étude comme l’appréciation du prix des laboratoires au regard de leurs actifs (clientèle, équipement, droit au bail). En effet, aujourd’hui, de plus en plus de LBM étant exploités en société, il convient donc de décortiquer, dans le bilan de celles-ci, les éléments d’actifs représentatifs de la valeur du laboratoire.
Nous avons ainsi analysé plusieurs critères. Tout d’abord, la valeur intrinsèque du laboratoire par rapport à son prix en retranchant l’endettement, le passif et l’actif circulant (compte client et trésorerie). Puis la comparaison de ce prix par rapport à la rentabilité dégagée par le laboratoire ou la participation. Le troisième critère consiste à analyser les rémunérations que s’octroient les associés. Enfin, nous avons étudié le prix de cession par rapport au type d’opération (entrée dans un groupe, laboratoire de proximité) et à la typologie du laboratoire (autonome ou dépendant d’un plateau technique) et aux circonstances de la transaction. Il est évident qu’un biologiste médical s’installant n’est pas dans la même situation qu’un groupe rachetant un laboratoire et développant sa croissance externe. Voilà tous les critères constituant donc la base de données à partir de laquelle nous avons réalisé notre étude.
Quels sont les principaux enseignements de cette étude ?
L. F. : Ce qui est frappant, c’est que le marché est de plus en plus segmenté selon les acheteurs. Il existe trois types d’acheteurs. Les gros opérateurs financiers qui achètent à des prix parfois stratosphériques. Les grands groupes régionaux constitués entre libéraux dont les prix d’acquisition sont assez stables d’une étude à l’autre. Cette population achète relativement cher car elle doit concurrencer les groupes financiers pour remporter l’acquisition mais aussi parce qu’au sein de ces groupes, certains professionnels partant à la retraite ne veulent pas vendre à un prix trop faible par rapport au prix qu’ils pourraient espérer vendre à un grand groupe financier. Enfin, le troisième groupe d’acheteurs correspond aux biologistes médicaux libéraux (un directeur adjoint qui devient directeur associé, par exemple). Sur ce segment, les prix ont baissé de trois à cinq points par rapport à notre dernière étude. Ces transactions correspondent davantage à la réalité des prix par rapport à la rentabilité du laboratoire. Un libéral est condamné à acheter à un prix lui permettant de rembourser son emprunt et de vivre décemment…
Quelle analyse faite-vous de l’évolution dans le temps de ces prix de cession ?
L. F. : Les restructurations et les regroupements entre libéraux sont déjà très avancés bien qu’il subsiste encore de nombreux petits laboratoires, notamment dans le sud de la France. Les prix vont s’homogénéiser sur des critères de rentabilité, plus proches de la réalité que les prix auxquels achètent et cèdent les grands groupes. Aujourd’hui, les prix moyens oscillent entre quatre et cinq fois l’Excédent brut d’exploitation (EBE), ce qui constitue, à nos yeux, un critère assez raisonnable, en tout cas au regard du niveau actuel des taux d’intérêts. Nous ne percevons pas d’importantes variations, à terme, sur le segment des groupes libéraux car ils seront de plus en plus préoccupés par le renouvellement des associés sortants. Comme il est impossible de proposer à des successeurs des prix qui ne leur permettent pas d’être rémunérés correctement, les tarifs auxquels les groupes vendent vont donc s’homogénéiser avec les transactions entre libéraux et l’on sortira peu à peu du « mercato » des grands groupes financiers.